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Conférences plénières
Delphine Guedat-Bittighoffer : L’impact des émotions positives sur l’apprentissage des langues à l’Université L’intérêt porté aux émotions dans l’apprentissage des langues n’a cessé de croître ces dernières années (Dewaele et MacIntyre, 2022) car apprendre une nouvelle langue présente des difficultés émotionnelles liées au fait que l’apprenant doit surmonter des obstacles à la fois linguistiques et culturels (Arnold & Brown, 1999). Ceci est également valable dans un contexte universitaire où le métier d’étudiant est selon Gendron (2023) assimilable « à un métier émotionnel où les risques psycho-sociaux sont prégnants » (p.18). Nous présenterons donc les principaux résultats d’une étude intitulée Neurocam qui s’est déroulée sur deux ans (2021-2023). Dans une perspective holistique d’examen des émotions positives et négatives (Dewaele, 2023), durant la première année, nous avons identifié les fluctuations de trois émotions (enjoyment, ennui et anxiété) pendant cinq semaines en cours de FLE (Français langue étrangère) auprès de sept apprenants débutants de niveau A2. Nous avons voulu déterminer en quoi une méthode d’apprentissage des langues basée en particulier sur l’engagement émotionnel des apprenants durant les interactions entre pairs à l’oral et avec l’enseignant pouvait favoriser l’enjoyment des étudiants (Guedat-Bittighoffer & Dewaele, 2023). Durant la deuxième année, nous avons élargi notre recueil de données dans une démarche interdisciplinaire et longitudinale en nous intéressant aux trois composantes de la réponse émotionnelle (Gobin et al, 2021), que nous avons mesurée auprès de trois étudiants pendant 16 cours de FLE. Nous verrons que la contagion émotionnelle positive entre les pairs a permis d’une part de vivre un enjoyment proche du flow (Nozawa et al., 2021) et d’autre part de susciter une forte motivation intrinsèque à s’engager dans les tâches (Bielak and Mystkowska‐Wiertelak, 2024). Nous terminerons cette présentation par une réflexion plus large sur la relation entre la motivation et les émotions au sein de l’apprentissage des langues (Saito et al., 2025). Références bibiographiques Arnold, J., & Brown, H.D. (1999). A map of the terrain. In J. Arnold (Eds.), Affect in language learning (pp. 1-24). Cambridge University Press. Bielak, J., & Mystkowska‐Wiertelak, A. (2024). Emotions and emotion regulation in FL classroom speaking tasks: A mixed‐methods study combining the idiodynamic and quantitative perspectives. The Modern Language Journal.https://doi.org/10.1111/modl.12950 Dewaele, J.M. (2023, 30 août-2 septembre). The crucial role of learner emotions in foreign langue performance and acquisition. [Conference plénière]. EUROSLA 32, Birmingham. Dewaele, J.M., & MacIntyre, P. (2022). Do Flow, Enjoyment and Anxiety emerge equally in English Foreign Language Classrooms as in other Foreign Language Classrooms? Rev. Bras. Linguist. Ap., vol 22, n.1., 156-180. http://dx.doi.org/10.1590/1984-6398202218487 Gendron, B. Capital émotionnel, réussites & bien-être à l’université : vers une bienvivance. Connaissances et Savoirs. Guedat-Bittighoffer, D., & Dewaele, J.M. (2023). Fluctuations des émotions éprouvées par des apprenants débutants dans cinq cours de Français Langue Etrangère : une étude de cas multiples. Language, interaction, and Acquisition, 14(2), 280-306. https://doi.org/10.1075/lia.22025.gue Nozawa, T., Kondo, M., Yamamoto, R., Jeong, H., Ikeda, S., Sakaki, K. Miyake, Y., Ishikawa, Y. & Kawashima, R. (2021). Prefrontal inter-brain synchronization reflects convergence and divergence of flow dynamics in collaborative learning: a pilot study. Frontiers in neuroergonomics, volume 2,1-14. doi: 10.3389/fnrgo.2021.686596 Saito, K., Dewaele, J.-M., In’nami, Y., & Abe, M. (2025). Disentangling the causal role of motivation, enjoyment, and anxiety in second language speech learning: A final report. Studies in Second Language Acquisition, 1–27. https://doi.org/10.1017/S0272263125000038
Marion Tellier : Quand le corps prend la parole en classe de langue Débuter une langue étrangère à l’âge adulte, c’est expérimenter la frustration de devoir exprimer une pensée riche et nuancée avec des moyens linguistiques limités. Chercher ses mots, simplifier ses idées, renoncer parfois à certaines nuances faute de ressources linguistiques sont des défis qui contribuent à l’anxiété langagière en classe de langue (Arnold, 2006; Horwitz et al., 1986) Enseigner une langue étrangère à des débutants tout en privilégiant une immersion maximale dans la langue cible, sans recourir à une langue véhiculaire, impose le développement de stratégies variées pour soutenir l’accès au sens, faire produire (Cicurel, 2011) et poser un cadre bienveillant dans la classe (Dewaele et al., 2018). Que l’on soit enseignant ou apprenant, lorsque les mots seuls se font difficilement comprendre, lorsque la fatigue se fait sentir, lorsque l’attention baisse, le recours à la posturo-mimo-gestuelle peut-être un moyen de maintenir l’interaction. Dans cette communication, nous définirons la gestuelle pédagogique de l’enseignant de langue : ses formes, sa co-construction du sens avec la parole, ainsi que ses fonctions pédagogiques (Tellier, 2014). Nous analyserons également la place du corps de l’apprenant dans la classe. Ce corps, longtemps un impensé en éducation (autrement que pour des questions de rectitude et de discipline), est aujourd’hui valorisé dans de nombreuses études (Chandler & Tricot, 2015; Eschenauer et al., 2022). En effet, la mobilisation du corps renforce les apprentissages et maintient attention et bien-être de l’apprenant (Tellier & Eschenauer, 2024). Dans le contexte spécifique de l’apprentissage d’une langue étrangère, le geste est une ressource essentielle pour l’apprenant pour construire son discours, notamment lorsque la parole est défaillante (Gullberg, 2006; Stam & Tellier, 2022). Références bibliographiques Arnold, J. (2006). Comment les facteurs affectifs influencent-ils l’apprentissage d’une langue étrangère ? Études de linguistique appliquée, 144(4), 407‑425. Chandler, P., & Tricot, A. (2015). Mind Your Body : The Essential Role of Body Movements in Children’s Learning. Educational Psychology Review, 27(3), 365‑370. Cicurel, F. (2011). Les interactions dans l’enseignement des langues. Didier. Dewaele, J.-M., Witney, J., Saito, K., & Dewaele, L. (2018). Foreign language enjoyment and anxiety : The effect of teacher and learner variables. Language Teaching Research, 22(6), 676‑697. Eschenauer, S., Tellier, M., & Zappa, A. (2022). Encorporer les langues vivantes : Reconnaître la place du corps pour enseigner et pour apprendre. TIPA. Travaux interdisciplinaires sur la parole et le langage, 38, Gullberg, M. (2006). Handling Discourse : Gestures, Reference Tracking, and Communication Strategies in Early L2. Language Learning, 56(1), 155‑196. Horwitz, E. K., Horwitz, M. B., & Cope, J. (1986). Foreign Language Classroom Anxiety. The Modern Language Journal, 70(2), 125‑132. Stam, G. & Tellier, M. (2022). Gesture Helps Second and Foreign Language Learning and Teaching. In Morgenstern A. & Goldin-Meadow S. (Eds). Gesture in Language: Development Across the Lifespan (pp.336-363). Mouton de Gruyter - APA. Tellier, M. (2014). Donner du corps à son cours. In Tellier & Cadet (Éds.), Le corps et la voix de l’enseignant : Théorie et pratique (p. 101‑114). Maison des Langues. Tellier, M., & Eschenauer, S. (2024). Pour une définition du bien-être à l’école prenant en compte le confort corporel : La contribution de l’aménagement flexible. Recherches & éducations, 27. |
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